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L'annualisation du temps de travail des salariés

Par 
Louise
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3/1/2025

Gestion de l'annualisation du temps de travail des employés

L'annualisation du temps de travail figure parmi les solutions pour s'adapter à l'évolution du rythme d'activité d'une entreprise. En effet, cette solution permet d'organiser le travail en répartissant la durée légale de travail sur une année, et non sur la semaine. Pourquoi et comment annualiser ? Qui est concerné ? Qu'en est-il de la rémunération ? Ici, on vous dit tout.

Pourquoi la loi impose-t-elle le décompte des heures de travail ?

La durée légale de travail est de 35 heures par semaine, soit 151,67 heures par mois ou 1607 heures par an. En dessous de ces limites, la fonction occupée est dite « à temps partiel ». Par conséquent, le décompte du temps de travail d'un salarié ou d'un cadre constitue une obligation légale pour tout employeur.

Ce dénombrement est indispensable aux équipes RH pour le calcul des rémunérations, congés payés et heures supplémentaires effectuées par un collaborateur. Il constitue également une pièce justificative lors d'un contrôle de l’Urssaf et de l'Inspection du travail, voire en cas de litige avec un salarié. Le Code du travail est très clair sur ce point. 

Pourquoi la loi autorise-t-elle cette répartition du temps de travail ?

La répartition de la durée du travail sur une année civile répond aux besoins des entreprises d'augmenter la durée du travail durant les périodes de forte activité et de la diminuer durant les périodes de faible activité. C'est le cas, par exemple, des entreprises qui :

  • possèdent un caractère cyclique ou saisonnier (agriculture, tourisme, etc.) ;
  • travaillent selon un rythme scolaire (cantines, transport, etc.) ;
  • connaissent des circonstances exceptionnelles (surcroît d’activité, difficulté d'embauche, etc.).

Cet assouplissement législatif sur l'aménagement du temps de travail permet à un employeur de faire travailler un salarié au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine, sans comptabiliser le surplus en heures supplémentaires. En guise de compensation, cet employé travaillera moins de 35 heures par semaine durant les périodes basses. Mais au final, l'employé travaille en moyenne 35 heures par semaine sur toute l'année.

Selon l'article le Code du travail, le volume horaire travaillé sur 12 mois pour une fonction à temps complet doit égaler 1607 heures. Ce maximum représente aussi le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Notez que le terme « annualisation » n'existe pas dans les textes de loi. Il est plutôt question de « période de référence » qui excède une semaine, parfois appelée « pluri-hebdomadaire. »

Quels sont les avantages d'une annualisation du temps de travail ?

Pour les employeurs, les bénéfices d'une répartition annuelle du temps de travail sont multiples. Mais pour les équipes de terrain, cet ajustement intelligent des horaires de travail représente également de nombreux avantages.

Durant un pic d'activité, les salariés travaillent plus 

  • La durée du travail peut atteindre par exemple 45 heures par semaine ;
  • L'employeur réalise des économies en ne payant pas d'heures supplémentaires ;
  • Il n'est pas tenu de recruter des contrats en CDD ou en CTT (intérimaires) ;
  • La productivité et les bénéfices augmentent.

Durant les périodes de faible activité, les salariés travaillent moins 

  • Le volume horaire baisse par exemple à 25 heures par semaine ;
  • Après le pic d’activité, les employés récupèrent plus de temps libre ;
  • Ils ne risquent pas d'être mis en chômage partiel ;
  • Ils touchent le même salaire grâce au lissage de la rémunération.

Grâce à cette stabilité du personnel, l'entreprise affiche un turnover plus faible (taux de rotation du personnel) qui traduit une situation socialement saine. En cas de départ ou d'embauche, le turnover coûte cher à l'entreprise (indemnité de départ, démission, formation, stage, etc.).

Comment mettre en œuvre la répartition annuelle du temps de travail ?

La modulation annuelle de la durée du travail doit concerner l'ensemble des employés d'une entreprise ou, du moins, ceux rattachés à un service particulier. Cette répartition de la durée du travail ne peut pas s'appliquer à un seul salarié. Deux cas de figure peuvent se présenter selon la présence ou non d'un accord collectif.

Aménagement du temps de travail basé sur un accord collectif

Les dispositions qui permettent d'organiser la modulation du volume horaire sont définies soit dans un accord collectif d'entreprise, soit dans un accord ou convention de branche. Cependant, la primauté est toujours donnée à l'accord d'entreprise, même si ses dispositions sont postérieures et différentes de celles de l'accord ou convention de branche.

L'accord collectif doit préciser la durée de la période de référence. Celle-ci ne peut dépasser une année, ou, si un accord de branche le stipule, trois années. De même, les questions liées, par exemple, aux délais de prévenance, à la rémunération et aux absences doivent figurer sur l'accord.

Absence d'accord collectif, l’employeur décide !

Même si aucun accord collectif n'est conclu, l'entreprise peut mettre en place un aménagement du temps de travail sur une période de référence qui excède la semaine. En revanche, cette durée de référence est limitée à :

  • 9 semaines lorsque le nombre d'employés est inférieur à cinquante ;
  • 4 semaines pour les entreprises ayant cinquante employés et plus.

Toutefois, l'employeur doit consulter au préalable les représentants du personnel sur sa volonté d'appliquer de nouvelles dispositions concernant les horaires de travail. Il leur soumet pour avis un programme indicatif de cette variation du temps de travail avant son application. Quant aux salariés, ils sont informés des modalités d'application de ces nouvelles règles dans un délai supérieur ou égal à 7 jours ouvrés.

Quel impact sur la rémunération des salariés annualisés ?

En l’absence de dispositions conventionnelles contraires, le lissage du salaire des travailleurs annualisés leur offre une rémunération mensuelle indépendante du temps de travail réellement effectué. Ce lissage s'apparente à la mensualisation. Toutefois, la gestion du temps et des activités demeure différente entre le lissage et la mensualisation, en particulier pour la gestion des absences, heures supplémentaires, RTT, etc.

Qu'en est-il de la régularisation des heures supplémentaires ?

Voici quelques exemples de calcul des heures supplémentaires d'un salarié annualisé travaillant 40 heures par semaine en période haute et 30 heures en période basse. Ce dernier s'est absenté durant une semaine pour un arrêt de travail durant la période haute.

  • Dans cette situation, le seuil de 1607 heures doit être recalculé. Le nouveau seuil vaut 1607 - 35 = 1572 heures. Pourquoi 35 et non 40 heures ? Parce que le calcul des 1607 heures est obtenu sur la base théorique de 35 heures par semaine.
  • Le salarié a effectué 43 heures durant la période haute. Il perçoit 3 heures supplémentaires, payées le mois même.
  • Durant l'année, il a effectué 1630 heures. Le nombre d'heures supplémentaires vaut 1630 - 1572 - 3 (déjà payées) = 55 heures supplémentaires à payer.

Comment simplifier vos missions RH ?

Entre les salariés en CDI ou CDD, à temps partiel ou complet, heures supplémentaires, RTT, congés payés, absences et multiples règles légales à respecter, le suivi de l'annualisation devient très complexe.

Toutefois, et grâce à la digitalisation, le calcul de ces éléments variables se fait de manière automatique et avec une grande facilité. Cette application, ou plus exactement ce système d'information, possède des passerelles entre différents modules (paie, planning, badgeuse, etc.) qui communiquent entre eux. Chez Skello, l'organisation d'un planning, la gestion du temps et la rémunération des salariés annualisés s'effectuent avec fluidité, fiabilité et aisance.

Alors, optimisez vos processus RH grâce à la digitalisation et simplifiez le quotidien de vos équipes de terrain.

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