Quand on le croise, Olivier a ce sourire franc, cette générosité dans le regard. Cet air qui ouvre à la discussion et à la complicité. “Je vais te raconter ma vie dans les moindres détails !“
Avant de le retrouver, des affiches avec son visage placardent les murs des ascenseurs et des escaliers des bureaux. Veste argentée brillante, perruque disco, micro en main. “Olivier, animateur du Talent Show ! Postulez dès maintenant pour participer à la soirée du séminaire”. Il rigole. “J’ai toujours adoré mettre l’ambiance. J’ai un profond besoin de contact humain. J’ignore d’où ça vient.” Nous, on serait tentés de dire de ses origines.
Oui, car Olivier a grandi dans une région où le contact humain semble avoir été inventé : le nord de la France. Au milieu des quartiers résidentiels de Lille, à Marcq-en-Barœul, Olivier passe une enfance tranquille avec de nombreux copains. Une jeunesse “calme, banale, sans histoire”. À l’école, il est curieux mais s’ennuie vite. “J’étais un élève correct. Ni catastrophique, ni exceptionnel. J’étais plutôt focalisé sur le fait de faire rire les gens et les profs m’aimaient bien.” Il avance, enchaînant les classes les unes après les autres. Mais à la fin du collège, se pose rapidement la question de son avenir : vers quelle filière s’orienter ? “C’est là que mon besoin de contact humain a repris le dessus et s’est transformé en bagout, en débrouillardise”.
Il entre au lycée en filière générale et à côté des cours, il se lance dans de nombreux projets. “Je voulais gagner moi-même mon argent de poche… Alors, j’ai fait des petits jobs : du baby-sitting, des cours de tennis ou je rendais des services à droite à gauche.” Passionné de musique électro, il se met à organiser des soirées dans la région lilloise grâce au contact d’une maman d’élève croisée par hasard devant le lycée. Il se retrouve à empocher des centaines d’euros par mois à côté des cours. “En classe, je réfléchissais comme une entreprise. Je pensais à l’organisation, aux titres que je passerai, à la scénographie. Je suivais les cours mais j’étais plus excité par mes activités événementielles.”
Deux ans plus tard, Olivier décroche son bac. Direction Reims. Il a 18 ans et entre en école de commerce pour un double diplôme international à NEOMA. Des cours, des soirées, des examens à valider. Mais surtout il va passer deux ans au Mexique dans le cadre de ses études. Olivier débarque à Mexico et effectue son premier stage chez Endeavor, un programme d’accélération pour l’entrepreneuriat social. “Un stage incroyable avec des missions géniales dans une ONG qui fonctionne comme une start-up.” Il travaille pour des clients comme Walmart pour lesquels il organise des sessions de mentorat et des tables rondes. Ce stage le révèle. Il redécouvre ce côté touche-à-tout qu’il a toujours eu. “J’ai vraiment découvert la comptabilité, la finance, le marketing, plus qu’à l’école…” Mais surtout, il retrouve sa source première de motivation. “Je comprends que je suis un passionné. C’est la passion qui me stimule.”
À son retour en France, il cherche un poste en start-up. Un de ses amis, qui travaille chez Skello, lui parle d’opportunités dans l’équipe Sales. Olivier envoie son CV, passe des entretiens. Puis, après quelques semaines, il décroche un poste. Ce sera Business Developer. “Le premier jour, j’arrive, j’étais ultra-sûr de moi. Je reviens du Mexique tout feu tout flamme, je tape des high fives à tout le monde parce que j’ai un pote dans la boîte. Je croyais que c’était encore l’école de commerce.” Sauf que très vite, il déchante : le monde de l’entreprise est différent de celui d’école. Il y a des choses à prouver et une attente de résultats. “Mon arrivée chez Skello est historique. En quatre mois, j’ai apporté zéro euro de chiffre d’affaires à la boîte. Normalement, quand tu fais ça, ton manager vient, il t’explique gentiment que ce métier n’est pas fait pour toi et qu’il faut s’en aller.” Sauf que.
Olivier, c’est quelqu’un d’investi et ses managers décèlent un potentiel en lui. Une énergie, débordante, à revendre. “La rage de vaincre, quoi. L’une des valeurs cardinales de Skello.” Sa manager prend sa défense et convainc qu’ils doivent lui laisser du temps. Ils décident alors de lui accorder une seconde chance. Minéa, sa manager de l’époque, le rassure et lui explique cette phrase devenue si importante à ses yeux. “Un premier job, c’est fait pour apprendre à se connaître.” Finalement, en juin 2020, un autre poste s’ouvre et on le confie à Olivier. “Avec mes résultats précédents, j’avais du mal à y croire. Donc là, je me suis dit qu’il fallait que je donne tout.”
Malheureusement, un mois plus tard, nous sommes en mars 2020. Le Covid frappe la France. Les principaux clients de Skello, bars, restaurants et hôtels, ferment pour une durée indéterminée. La mission d’Olivier ? Les appeler un à un pour leur annoncer l’augmentation du prix de leur abonnement Skello. “Et là, je ne sais pas pourquoi, je sais que je dois défendre le drapeau Skello. Je bosse comme un fou pour les garder avec nous, je leur explique notre démarche, me montre pédagogue, j’y crois, et comme un symbole, j’explose tous mes objectifs.”
Après cette performance, il se sent mieux. Plus épanoui. Il restera chez Skello et les deux années suivantes, il deviendra manager et recrutera en interne et en externe. Quand il regarde en arrière, il se sent fier du chemin parcouru. Mais surtout de la confiance qu’on lui a accordée. “La boîte a misé sur ma personnalité. Pas sur des aspects techniques ni de rentabilité. Et rien que pour cela, je leur serai éternellement reconnaissant.”
Aujourd’hui, Olivier travaille en tant que Team Lead Account Manager. Au quotidien, son job est de s’assurer que l’abonnement des clients actuels correspond bien à leurs besoins et de réajuster en fonction. Il s’occupe également des sujets de montée en gamme sur des portefeuilles de clients. “On essaye de vendre des solutions additionnelles.” Il gère également la partie rétention et garantit la satisfaction des clients. “Sincèrement, je m’éclate. J’ai des moyens d’action, je crée mes propres discours de vente. Aucune journée ne se ressemble. J’enchaîne cinq à huit rendez-vous par jour donc je discute avec plein de gens différents. C’est hyper enrichissant.”
Son rapport à l’autre ? Olivier le cultive chaque jour. Au téléphone avec les clients. Mais aussi dans la vie d’entreprise. Oui, car en plus de son métier, Olivier s’investit dans les nombreux événements internes. Il anime des Skello Shows et a aussi été l’initiateur des déjeuners “Bring Your Own Client” dont le concept est d’inviter un client au bureau afin d’échanger de manière informelle. Et là encore… C’est lui l’animateur principal. “Je m’estime chanceux de bosser pour une boîte avec une culture qui me correspond.”. Il marque une pause et sourit. “Skello m’a donné la chance d’être moi-même et de me révéler.”