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Si le monde du travail est un univers rempli de paradoxes, l’emploi des jeunes est certainement l’un des plus importants et résistants. D’un côté, les établissements, et notamment les PME, qui ont de plus en plus de difficultés à recruter du personnel qualifié. De l’autre, les jeunes qui sont à la recherche d’un premier emploi, et qui peinent à le trouver.
Face à cette situation, l’apprentissage apparaît comme une réponse adaptée à la fois au besoin d’offrir à tous les jeunes une qualification et une porte ouverte vers l’emploi, mais aussi de mettre à disposition des entreprises une main d’oeuvre qualifiée.
En effet, le contrat d’apprentissage permet aux jeunes de 16 à 25 ans, d’être engagés comme salariés par un employeur, tout en bénéficiant d’une formation théorique et pratique visant à obtenir un titre ou diplôme.
Après avoir longtemps pâti d’une image négative, réservé aux “mauvais élèves”, l’apprentissage a ces dernières années repris de la valeur grâce aux actions du gouvernement en sa faveur, visant à le simplifier, mais aussi grâce à l’intérêt accru des professionnels du secteur du tourisme et de l’hôtellerie-restauration.
La loi Avenir Professionnel, adoptée l’année dernière, permet notamment aux entreprises d’ouvrir leurs propres centres de formation pour apprentis.
Puisqu’on est jamais mieux servi que par soi-même, de nombreux groupes ont profité de l’occasion pour ouvrir leurs “écoles”, à commencer par Sodexo, Adecco ou Accor, qui se sont alliés pour lancer leur centre commun.
Autre exemple, l’association du chef étoilé Thierry Marx et Frédérique Calandra, maire du 20ème arrondissement, pour créer l’école Cuisine Mode d’Emploi(s).
L’établissement vise à redonner ses lettres de noblesse à l’apprentissage avec au programme des formations gratuites de 11 semaines, en cuisine, boulangerie, service, débouchant sur un diplôme reconnu par l’Etat et le monde professionnel.
La possibilité de créer des “CFA d’entreprises” répond à un double enjeu : former de futurs collaborateurs mais aussi recruter sur des métiers d’avenir ou en tension, alors qu’un emploi sur deux va se transformer dans les dix prochaines années, et que de nouveaux vont se créer.
C’est donc l’occasion pour les entreprises de prendre un temps d’avance dans la bataille des compétences et s’assurer de récupérer des profils spécialisés et adaptés à l’entreprise. Une façon de prendre le virage du digital en recrutant des talents plus experts, qui seront à-même d’impulser une dynamique dans l’établissement, à tous les niveaux : en salle comme en réception mais aussi dans son administration.
Pour les établissements du secteur hôtelier et de la restauration, ce n’est pas seulement la rentabilité économique de l’apprenti qui motive le recours à l’apprentissage mais la possibilité de former un futur employé, d’inculquer une culture d’entreprise et un savoir-faire si précieux dans cet univers.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration est d’ailleurs l’un des premiers secteur dynamisant l’apprentissage puisqu’il accueille, en permanence, plus de 35.000 apprentis et 13.000 contrats de professionnalisation.
Grâce à cette nouvelle loi, toutes les entreprises bénéficient d’une aide à l’apprentissage, levant de nombreux freins à l’embauche d’un apprenti. L’un des principaux obstacle soulevé est la possibilité de faire appel à un apprenti à n’importe quel moment de l’année, sans limite de rythme scolaire, permettant de répondre aux besoins saisonniers des établissements.
Les restaurants et hôtels ont toujours été des tremplins pour les jeunes en début de carrière, facilité par les stages ou l’apprentissage. 41% des apprentis estiment ainsi qu’il s’agit du moyen le plus efficace pour trouver un premier emploi dans ce secteur. Des nouvelles mesures qui sont l’opportunité pour les petits établissements de se renforcer durant les périodes stratégiques mais aussi identifier et former ceux qui porteront l’avenir de l’entreprise.
